Il ne se passe pas une semaine sans que la presse n’annonce le naufrage d’une ou plusieurs embarcations de fortune, avec à bord plusieurs dizaines de jeunes Sénégalais. Les morts se comptent à présent par centaines, selon toujours la presse et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Face à la tragédie, des Sénégalais, souvent jeunes, ont célébré à leur manière, via les réseaux sociaux, un deuil national. Ils semblent être les seuls véritablement meurtris par ces frères et sœurs engloutis par les eaux.
Parce qu’en définitive, il s’agit de cela : vivre et partager la peine des familles des disparus. Ensuite se demander pourquoi ils partent par centaines, malgré les dangers et le risque de mort très élevé.
Notre rôle de guide religieux est de d’abord comprendre les raisons qui poussent ces jeunes dans les océans afin d’essayer d’y apporter des solutions. Ce sont des membres de nos différents foyers. Souniou ndiaboot laniou.
La question que nous devons nous poser est : pourquoi ils partent ? Pourquoi cette volonté inébranlable de quitter leur pays malgré le spectre de la mort ?
Le Sénégal est fortement arrimé aux 2 mamelles que sont l’Etat et les guides religieux, tous foyers et toutes confessions confondus.
Ces 2 entités doivent donc se poser les bonnes questions face à ce drame. Elles ne peuvent être exemptées. Nous ne pouvons pas nous contenter de condamner les jeunes et de culpabiliser leur famille. C’est beaucoup trop simple, extrêmement facile et surtout très commode. Aussi bien pour les autorités politiques et administratives que celles religieuses.
L’Etat a mobilisé plusieurs milliards de F CFA pour lutter contre la pandémie de la Covid-19. Pourquoi ne s’investit-il pas aussi pleinement dans la lutte contre le fléau du «Barça wala Barsakh » ?
Les pirogues ont, à ce jour, fait plus de morts que le Coronavirus. Pourtant nous ne voyons pas une mobilisation et une implication aussi visible des autorités politiques et avec elles, les chefs religieux. Faut-il donc blâmer les candidats à l’émigration clandestine et leur famille ? Qu’est-ce qui leur est offert pour leur donner espoir et les retenir au pays ? Ce sont là les vraies questions.
Par ailleurs, si nous sommes incapables de surveiller, prévenir et empêcher les départs des embarcations illégales, comment prévenir les dangers qui peuvent arriver de l’extérieur ?
Dans un contexte sous-régional extrêmement sensible, cette question peut légitimement être posée ? Qui ne peut contrôler les départs contrôlera difficilement les entrées non désirées.
Que l’Etat soit pleinement mis devant ses responsabilités et que nous religieux jouions également notre rôle en étant proches des Sénégalais, comprenions leur quotidien et les considérions comme nos propres enfants.
J’exhorte le Président de la République à prendre la pleine mesure de ce phénomène car c’est d’abord de sa responsabilité.
J’exhorte également les religieux à être auprès des Sénégalais, de les comprendre et de les guider car c’est la mission qui nous est assignée. Que nous la remplissions ou pas.
Enfin, je prie Allah qu’il offre des possibilités et de l’espoir aux jeunes afin de les inciter à rester auprès des leurs pour y gagner dignement leur vie.
Alahouma Amine !
Par Serigne Abdou Mbacké
Face à la tragédie, des Sénégalais, souvent jeunes, ont célébré à leur manière, via les réseaux sociaux, un deuil national. Ils semblent être les seuls véritablement meurtris par ces frères et sœurs engloutis par les eaux.
Parce qu’en définitive, il s’agit de cela : vivre et partager la peine des familles des disparus. Ensuite se demander pourquoi ils partent par centaines, malgré les dangers et le risque de mort très élevé.
Notre rôle de guide religieux est de d’abord comprendre les raisons qui poussent ces jeunes dans les océans afin d’essayer d’y apporter des solutions. Ce sont des membres de nos différents foyers. Souniou ndiaboot laniou.
La question que nous devons nous poser est : pourquoi ils partent ? Pourquoi cette volonté inébranlable de quitter leur pays malgré le spectre de la mort ?
Le Sénégal est fortement arrimé aux 2 mamelles que sont l’Etat et les guides religieux, tous foyers et toutes confessions confondus.
Ces 2 entités doivent donc se poser les bonnes questions face à ce drame. Elles ne peuvent être exemptées. Nous ne pouvons pas nous contenter de condamner les jeunes et de culpabiliser leur famille. C’est beaucoup trop simple, extrêmement facile et surtout très commode. Aussi bien pour les autorités politiques et administratives que celles religieuses.
L’Etat a mobilisé plusieurs milliards de F CFA pour lutter contre la pandémie de la Covid-19. Pourquoi ne s’investit-il pas aussi pleinement dans la lutte contre le fléau du «Barça wala Barsakh » ?
Les pirogues ont, à ce jour, fait plus de morts que le Coronavirus. Pourtant nous ne voyons pas une mobilisation et une implication aussi visible des autorités politiques et avec elles, les chefs religieux. Faut-il donc blâmer les candidats à l’émigration clandestine et leur famille ? Qu’est-ce qui leur est offert pour leur donner espoir et les retenir au pays ? Ce sont là les vraies questions.
Par ailleurs, si nous sommes incapables de surveiller, prévenir et empêcher les départs des embarcations illégales, comment prévenir les dangers qui peuvent arriver de l’extérieur ?
Dans un contexte sous-régional extrêmement sensible, cette question peut légitimement être posée ? Qui ne peut contrôler les départs contrôlera difficilement les entrées non désirées.
Que l’Etat soit pleinement mis devant ses responsabilités et que nous religieux jouions également notre rôle en étant proches des Sénégalais, comprenions leur quotidien et les considérions comme nos propres enfants.
J’exhorte le Président de la République à prendre la pleine mesure de ce phénomène car c’est d’abord de sa responsabilité.
J’exhorte également les religieux à être auprès des Sénégalais, de les comprendre et de les guider car c’est la mission qui nous est assignée. Que nous la remplissions ou pas.
Enfin, je prie Allah qu’il offre des possibilités et de l’espoir aux jeunes afin de les inciter à rester auprès des leurs pour y gagner dignement leur vie.
Alahouma Amine !
Par Serigne Abdou Mbacké